Du 10 au 14 mai, une équipe composée de résidents des communautés entourant la concession de conservation Yanayacu Maquia (Mahuizo, Santa Lucía, Selva Alegre et Nueva Florida) de Loreto, des gardes du parc de la concession, ainsi que des représentants de l'ONG Envol Vert ont fait un voyage d'apprentissage dans les communautés indigènes de Veinte de Enero et Yarina situées dans la réserve nationale de Pacaya Samiria (RNPS). L'objectif de ce voyage était de découvrir et d'apprendre les différentes activités durables menées dans la réserve, telles que la gestion du taricaya (Podocnemis unifilis), la surveillance communautaire et l'utilisation de l'aguaje (Mauritia flexuosa), un super fruit amazonien à haute valeur nutritionnelle. valeurs, d'importance environnementale, sociale et économique.
Depuis plus de 20 ans, la communauté de Veinte de Enero, comprendre l'importance et la nécessité de conserver la forêt, c'est pourquoi ils ont adopté diverses techniques pour profiter de l'aguaje afin que leur existence ne soit pas compromise par des activités comme l'abattage du palmier. Nous avons commencé la formation par un brise-glace, une activité très dynamique qui a permis à nos collègues et au groupe de grimpeurs de Veinte de Enero de prendre confiance et de se détendre ; puis nous avons commencé la formation dispensée par le représentant de l'Association pour la conservation des ressources naturelles - Vingt janvier (ACORENA), M. Modesto Zamora Nascimento,
Pendant la formation, il était impressionnant de voir un groupe de résidents d'âges variés (entre 16 et 86 ans) escalader les palmiers avec divers équipements, démontrant leur capacité en un temps approximatif de 2 minutes. Le stage chez Pacaya Samiria a été un moment inoubliable, une opportunité de sortir et d'apprendre qu'il est possible de générer des revenus avec les ressources forestières sans avoir besoin de détruire les écosystèmes et de pouvoir travailler en équipe en toute transparence. Il ne reste plus qu'à remercier ce qui a été partagé et exécuter ce qui a été appris pour démontrer qu'avec de la volonté tout est possible.
Moins de deux mois après la précédente étape, les paysages amazoniens péruviens ont bien été déformés par les pluies diluviennes qui se sont abattues. Impossible de rejoindre le village par le port à pied comme auparavant, il faudra naviguer sur les routes inondées en barque.
Le 7 mars 2022 a débuté la 3ème étape du projet d’agroforesterie avec une vingtaine d’habitants du village de Mahuizo, et un invité du village de Nueva Florida. C’est avec une équipe de 5 personnes d’Envol Vert qu’ont été dispensés les 6 jours de formation entre formations, travail de terrain et diagnostics de parcelles.
Il faut surtout retenir 2 nouveaux axes majeurs qui ont été abordés.
Le premier, les alternatives économiques. L’objectif étant de montrer qu’il existe des alternatives économiques à la coupe du bois notamment. 2 propositions de transformation de produits de la pépinière ont été présentées : la première, une confiture de camu-camu réalisée avec les habitants (avec la stérilisation des récipients) ; la deuxième est l’aguardiente (boisson alcoolisée) à base de canne à sucre via une vidéo d’un producteur local basé à Chazuta dans la région de San Martin.
Le deuxième, la greffe d’agrumes (mode de reproduction végétatif). La greffe consiste à implanter les tissus d’une plante (exemple : bourgeon), prélevé sur une autre plante. L’objectif étant que la plante continue à pousser en faisant corps avec la première et reprenne ses caractéristiques afin d’être plus forte, plus productive, plus durable. La partie pratique s’est déroulée dans les parcelles des participants pour les inciter à continuer à pratiquer et maîtriser la technique parfaitement !
En parallèle, les activités habituelles mais toutes aussi importantes ont continué. Les diagnostics de parcelles qui se font de façon individuelle avec chaque agriculture en prévision des designs de parcelles (pour choisir où mettre chaque plante).
Également tout un travail d’organisation dans la pépinière, auquel ont participé les enfants et qui a permis de faire un point sur ce qui a bien fonctionné et moins pour cerner les erreurs et ne plus les refaire.
Enfin des formations sur le compost ou encore les microorganismes avec un groupe toujours très actif.
Voilà donc la fin d’un beau projet qui se profile et qui se conclura (en beauté) à la fin du mois d’avril… mais cela sera pour un prochain article …
Lors de la semaine du 21 février; un groupe d’acteurs de la Concession s’est rendu dans la Concession Yanayacu-Maquia afin de saluer les autorités des différentes communautés, de voir le travail des participants de Mahuizo au projet d’agroforesterie et de rendre visite aux gardes-forestiers en saluant leur travail. Cette sortie a aussi été l’occasion d’officialiser la passation et la création de nouveaux postes au sein d’Envol Vert.
Le groupe était composé en majorité de personnes se rendant pour la première fois dans la concession :
Daisy Tarrier, Directrice et Fondatrice d’Envol Vert
Marion Imbert, Nouvelle Coordinatrice Pérou d’Envol Vert
Milenka Rojas Ramirez, Nouvelle Coordinatrice CCYM d’Envol Vert
Charlène Lainé, Ancienne Coordinatrice Pérou et CCYM d’Envol Vert
Lotty Morey, Présidente et Fondatrice de Biodiversité Amazonienne
Elles ont donc embarqué à bord de l’Odin à Pucallpa et ont passé une nuit sur el Rio Ucayali pour une arrivée matinale à Mahuizo. L’occasion de faire le tour du village et de se rendre à la pépinière du projet SAF avec Marcial, le responsable et d’autres participants du groupe, invités à participer à l’étape 3 du projet.
Elles ont ensuite rendu visite aux autres communautés locales et discuter avec les autorités de Santa Lucia, Selva Alegre et Nueva Florida tout en se dirigeant progressivement vers l’entrée de la Concession.
Accompagnées d’Ivan, le groupe a pu visiter les différentes guérites, notamment à Chonta, à Bolainal ou encore à Camungo. De longs jours, souvent sous la pluie, à voyager en bateau dans la biodiversité luxuriante de la concession, et à pouvoir voir des groupes de singes entiers leur passer au-dessus.
Petit mot de Lotty: “ Je suis ravie que la directrice d’Envol Vert aie trouvé la pépinière de Mahuizo ‘’la meilleure du Pérou de tous les projets d’Envol Vert” et aussi qu’elle ait pu constater les difficultés des actions et l’envergure de la Concession de Conservation Yanayacu-Maquîa.
Ainsi, Marion remplace Charlène dans son rôle de coordinatrice Pérou d’Envol Vert, et Milenka occupe le tout nouveau poste de coordinatrice de la CCYM d’Envol Vert, toutes deux pour une durée de 2 ans pour l’instant.
Une vingtaine d’habitants s’activent à Mahuizo : ils transportent terre, pelles et brouettes depuis plusieurs jours pour construire le “Vivero Agroforestal de Mahuizo”. Cette pépinière est celle du projet d’agroforesterie auquel ils ont décidé de participer, elle leur permettra de récupérer à la fin des plants de Camu-Camu, d’Aguaje, de Toronja, de citriques et de Caoba. De décembre 2021 à avril 2022, les participants viendront aux quatre semaines de formation à l’agroforesterie lancé par Biodiversité Amazonienne et Envol Vert.
Pour la première fois, ce programme est proposé à une communauté vivant proche de la Concession de Conservation Yanayacu Maquia. Le but est de les former à l’agroforesterie pour qu’ils puissent cultiver leurs parcelles en apportant les bénéfices des arbres à leur culture habituelle. L’agroforesterie permet d’associer agriculture et arbres pour obtenir des avantages considérables qu’ils soient économiques, sociaux ou écologiques. L’agroforesterie permet une meilleure protection des sols, de diversifier les cultures et donc l’alimentation, d’améliorer la production, de créer des puits de carbone… Elle offre une alternative économique importante aux habitants vivant proche de la Concession.
Les deux premières étapes du projet ont été un grand succès. Le groupe participe avec enthousiasme au travail de construction de la pépinière et aux formations dispensées par l’ingénieur forestier Maximo. De nombreux enfants participent aussi au projet, curieux et désireux d’aider.
La Concession de Conservation Yanayacu Maquia et le réseau San Martin de AMPA
Les 18 et 19 novembre, s’est tenu la grande rencontre virtuelle de Amazonia Que Late, organisée par AMPA, mettant à l’honneur le travail de ses partenaires et leur rôle crucial dans la protection de la forêt Amazonienne péruvienne.
Biodiversité Amazonienne a participé à cette grande rencontre, représentée par Lotty Morey qui a témoigné sur son expérience lors du séminaire « Mujeres en Conservacion » (vidéo disponible ici). Son travail et son engagement ont été salués par l’ancienne ministre de l’environnement, Fabiola Munoz, présente lors de l’événement. Elle a affirmé que grâce à Lotty Morey, elle avait appris et compris le besoin de faire des normes pour accompagner les conservationnistes et a alors adressé publiquement ses remerciements à Lotty Morey.
Le réseau « Amazonía Que Late » (en espagnol, « le Cœur Battant de l’Amazonie), regroupe 6 réseaux dans 8 régions de l’Amazonie péruvienne: San Martin, Amazonas, Loreto, Ucayali, Pasco, Juní, Huánuco et Madre de Dios, avec plus de 150 initiatives de conservation communautaire qui protègent presque 2 millions d’hectares.. Biodiversité Amazonienne appartient au réseau de San Martin depuis Mai 2020. Ce réseau propose un espace d’articulation entre les différents concessionnaires de l’Amazonie péruvienne, pour constituer une voix collective. AMPA (Amazónicos por la Amazonía) permet aux conservationnistes d’échanger et de s’entraider dans leur travail. Grâce à ces événements, des espaces de dialogue, de consensus et de concertation renforcent les stratégies de conservation pour atteindre un objectif commun : protéger les forêts péruviennes et leur biodiversité.
La première édition du festival “Sumate al Bosque” a eu lieu les 30 et 31 octobre 2021 dans les villages de Mahuizo et de Selva Alegre (district de Sarayacu, province d’Ucayali, région de Loreto). Cet événement a pour but de promouvoir les alternatives qui existent pour la conservation, tant sur le plan social et économique, qu’environnemental.
Organisé par l’association Biodiversité Amazonienne et l’ONG Envol Vert, l’événement a connu un grand succès. Plus de 90 familles se sont jointes à l’événement et ont pu profiter des jeux, des expositions et des dégustations proposés.
L’événement a permis de présenter le travail effectué par différentes entités publiques et privées en termes d’alternatives économiques d’une manière concrète, pratique et amusante.
Aguaje durable – sensibilisation à la conservation des aguajales, exposition de projets similaires et démonstration/concours d’escalade d’aguaje avec remise de prix. Réserve Pacaya Samiria
Agroforesterie diversifiée – importance des arbres, application sur le terrain et méthodologie de travail collectif Envol Vert Peru
Bois d’œuvre et utilisation artisanale – échantillons de produits et application sur le terrain Katahua Pérou
Pêche durable -gestion durable des ressources halieutiques, exemples de projets similaires et méthodologie de travail IIAP
Conservation et espèces menacées – exposition photographique de la concession et du travail de la réserve, atelier pour les enfants et remise de prix.Envol Vert Peru
Saveurs d’Amazonie – dégustation de produits dérivés de la forêt tels que des confitures, des huiles, des chocolats et des cocktails
Cet événement représente la clôture d’un projet qui a été mené pendant 2 ans pour sensibiliser les membres de la communauté à la protection des espèces menacées, tout en lançant officiellement deux projets de terrain dédiés aux alternatives économiques durables : l’utilisation durable de l’aguaje et la plantation de systèmes agroforestiers diversifiés avec les communautés riveraines.
Terre de Femmes, c’est près de 500 femmes récompensées dans 50 pays d’action depuis 20 ans. Et à l’heure de l’édition anniversaire du prix, c’est la présidente de l’association Biodiversité-Amazonienne, Lotty Morey qui est récompensée du 2ème prix.
La Fondation Yves Rocher, s’engage depuis 1991 à préserver la biodiversité, et lance la première édition du Prix terre des Femmes , récompensant l’engagement de femmes agissant en faveur de l’environnement.
« Lotty est engagée au quotidien pour la protection et la conservation de l’environnement de la réserve naturelle Yanayacu-Maquia, trésor de biodiversité situé en pleine forêt péruvienne. Depuis 2006, Lotty a planté avec les communautés locales plus de 30 000 arbres issus d’espèces endémiques«
Plus que la possession d’un simple prix et du bénéfice d’un soutien financier, Lotty entre au sein d’une communauté engagée : rendez-vous réguliers, ateliers, retrouvailles autour de conférences thématiques, matinées de partage avec d’autres structures, la communauté Terre de Femmes est une forme d’autonomisation des femmes.
Lotty s’est donc rendue en France pour récupérer son prix en même temps que ses co-lauréates, Naomi Flaga-Madegan et Joanne Boachon.
Les gardes parcs de la Concession pour la Conservation de la réserve Yanayacu Maquia n’ont pas manqué de travail.
Les braconniers toujours plus déterminés ont tenté à de nombreuses reprises de rentrer dans la zone à la recherche du poisson le plus grand d’eaux douce »el paiche » (Araipama gigas) et autres espèces. Une dizaine d’entres eux ont notamment été délogés lors d’intervention dans le Romaina.
Heureusement, Ivan et son équipe ne sont pas en manque d’idée et ont renforcé les barrières flottantes, un système ingénieux qui a déjà fait ses preuves et qui leur permet de gagner du temps pour aller chercher du renfort lors des intrusions.
Côté Maquia la situation est tout aussi critique et la police a dû intervenir pour renforcer le travail réalisé dans cette zone. Une intervention très appréciée par les gardes parcs qui tend à affecter considérablement la détermination des braconniers…au moins pour quelques mois.
L’Institut de Recherche de l’Amazonie Péruvienne (IIAP) signe un accord avec l’association Biodiversité Amazonienne
L’un des Instituts de Recherche les plus reconnus de l’Amazonie Péruvienne rejoint les rangs de la concession pour le renforcement des activités sur place. Ce premier accord devra déboucher sur des accords spécifiques pour la mise en œuvre des activités de conservation, d’agroforesterie, de pêche durable et de commercialisation de produit de la forêt.
« L’accord a été signé au siège de l’IIAP à Iquitos par sa présidente, le Dr Carmen García Dávila, et la présidente de Biodiversité Amazonienne, Lotty Del Carmen Morey Amacifuén.
Les objectifs de l’accord comprennent également la promotion de l’éducation environnementale, la formulation de projets de coopération et le renforcement des capacités, afin de promouvoir le développement durable intégral de la population amazonienne, en particulier dans les provinces de Requena et d’Ucayali. »
L’équipe de la Concession s’active pour le lancement des projets d’alternatives économiques, une occasion idéale de célébrer la transition avec le travail effectué ces deux dernières années sur la conservation des espèces menacées.
Depuis deux ans Steffanny Bashi, ingénieur forestier d’Envol Vert, se rend sur le terrain pour favoriser la protection et la récupération d’espèces d’arbres menacés tels que l’acajou ou la cumula. Après plusieurs visites à la CCYM, Steffanny a réussi à instaurer une relation de confiance avec les communautés limitrophes de la réserve. Ces nombreux ateliers de sensibilisation à la conservation, de reconnaissance d’arbres menacés mais aussi d’identification d’alternatives économiques durables en lien avec ces espèces ont constitué une opportunité de rencontre et de poursuite des activités. En plus des alternatives économiques identifiées son travail a permis de mettre en avant les besoins et les envies des communautés, un travail qui a permis d’élargir le champ d’action possible en matière de projet de développement socio-économique en faveur de la conservation.
Ecorce interne et latex de quinilla roja (Manilkara bidentata)
C’est ainsi qu’en Octobre prochain verra le jour la première féria d’alternatives économiques en lien avec la conservation au sein de la CCYM. Une occasion idéale pour présenter plus formellement et ludiquement aux habitants de la zone les nombreuses possibilités de commerce durable qu’offre la réserve tout en renforçant les apprentissages sur les espèces menacées. Nous espérons que cet évènement répondra à leur sollicitation et qu’il permettra de motiver les habitants à travailler ensemble à la conservation de ce site d’exception.