Juillet 2021

La conservation au service de l’économie locale

L’équipe de la Concession s’active pour le lancement des projets d’alternatives économiques, une occasion idéale de célébrer la transition avec le travail effectué ces deux dernières années sur la conservation des espèces menacées.

Depuis deux ans Steffanny Bashi, ingénieur forestier d’Envol Vert, se rend sur le terrain pour favoriser la protection et la récupération d’espèces d’arbres menacés tels que l’acajou ou la cumula. Après plusieurs visites à la CCYM, Steffanny a réussi à instaurer une relation de confiance avec les communautés limitrophes de la réserve. Ces nombreux ateliers de sensibilisation à la conservation, de reconnaissance d’arbres menacés mais aussi d’identification d’alternatives économiques durables en lien avec ces espèces ont constitué une opportunité de rencontre et de poursuite des activités. En plus des alternatives économiques identifiées son travail a permis de mettre en avant les besoins et les envies des communautés, un travail qui a permis d’élargir le champ d’action possible en matière de projet de développement socio-économique en faveur de la conservation.

Ecorce interne et latex de quinilla roja (Manilkara bidentata)

C’est ainsi qu’en Octobre prochain verra le jour la première féria d’alternatives économiques en lien avec la conservation au sein de la CCYM. Une occasion idéale pour présenter plus formellement et ludiquement aux habitants de la zone les nombreuses possibilités de commerce durable qu’offre la réserve tout en renforçant les apprentissages sur les espèces menacées. Nous espérons que cet évènement répondra à leur sollicitation et qu’il permettra de motiver les habitants à travailler ensemble à la conservation de ce site d’exception.

Mars 2021

Lotty Morey, Présidente de l’association, laureate du prix Terres de Femmes pour son engagement avec l’Amazonie

Nous sommes très fiers de vous annoncer que Lotty Morey, Présidente de l’association Biodiversité Amazonienne, a été récompensée par le prix Terres de Femmes pour son combat en faveur de la préservation de la forêt amazonienne. Les lauréates de ce prix décerné par la Fondation Yves Rocher sont des femmes qui « œuvrent pour la biodiversité et pour changer le monde ».

Une belle vidéo valant mieux que mille mots, nous vous laissons (re-)découvrir le travail de notre association, quelques paysages magnifiques en prime !

Février 2021

Accident dans la lagune d’Ampicocha

Nous publions ce mois-ci une anecdote tirée du carnet de bord de Lotty Morey, présidente de l’association Biodiversité Amazonienne. Car tout n’est pas toujours rose, nous tenions également à vous présenter certaines des difficultés auxquelles peuvent faire face des membres de l’équipe de terrain. Aujourd’hui, nous vous narrons l’histoire de Ivan, garde forestier principal de la concession, qui a fait face à des complications suite à des intempéries.

Ivan, accompagné de 2 assistants, s’est rendu au ruisseau Romayna pour expulser des chasseurs et des bûcherons à la recherche d’arbres d’intérêt commercial qui n’existent plus en dehors de la concession. Une grosse tempête a eu lieu, l’eau du lac s’est agitée et l’embarcation s’est retournée avec le moteur et tout le matériel qu’elle contenait. Ils ont alors été secourus par 3 personnes de la communauté de Floride située sur les rives du lac. Après plusieurs dizaines de minutes, ils ont pu remettre l’embarcation dans le bon sens. Ils ont récupéré le moteur plein d’eau.

Ivan a plongé plusieurs fois pour essayer de récupérer son sac à dos contenant son téléphone portable, des factures, des cartes et autres objets importants. Il était coincé dans un espace du bateau, heureusement resté au sec.

Cependant, il n’a pas pu retrouver le sac contenant du matériel important : pinces, clés, bougies d’allumage et autres équipements qu’il faut transporter pour chaque long voyage. Le personnel s’en est sorti avec quelques hématomes, heureusement sans gravité. Cependant, le moteur était inutilisable. Il a pu être réparé quelques jours plus tard, permettant à Ivan de continuer à dissuader les braconniers qui se trouvaient dans la concession.

Janvier 2021

En ce début d’année les équipes de gardes parcs renforcent les outils de vigilance et mettent en place des barrières flottantes aux entrées de la réserve, la plus convoitée est sans aucun doute située dans le secteur Romayna.

Le Romayna est un lieu de reproduction d’arahuana paiche, un poisson endémique dont la taille et le prix attirent de nombreux pêcheurs dans cette zone isolée particulièrement bien préservée. Les poissons y grandissent allègrement el paiche atteigne parfois plus d’1m50. Dans cette zone subsistent encore des arbres souvent centenaires d’espèces qui n’existent malheureusement plus en dehors de la réserve. Le shihuahuaco et l’acajou sont les premières victimes de cette taille intensive et non contrôlée.

Cette année la pression sur la zone est plus forte que jamais, la situation économique du pays est affaiblie par la crise sanitaire en cours et de nombreux habitants de la région cherchent des moyens de subsistances. A ce jour plusieurs expéditions de garde parc ont déjà eu lieu pour déloger les infracteurs, toutes avec succès.

Novembre

L’avenir de la forêt repose (aussi) sur les jeunes générations

Ils sont plus de 65 à avoir participé aux après-midi de découverte et de détente proposées par Steffanny autour du thème de la conservation. Les enfants de Mahuizo et Santa Lucia ont pu partager leur ressenti et leur vision des environnements qu’ils côtoient lors d’activités de sensibilisation collective en plein air.

Déjà tout petit ils ont consciences du monde qui les entoure et de leur interdépendance avec la biodiversité présente. Les parents souvent chasseur, pêcheur, agriculteurs ou exploitants forestiers vivent tous de ce que leur offre la forêt. Une relation qui tend parfois à amoindrir les ressources présentes indispensables à la survie des communautés locales.

Au cours de plusieurs après-midi nous avons pu rirer et échanger avec eux d’ anecdotes de vie mettant en avant leur relation avec la nature. Un moment de réflexion ludique pour mettre en valeur la richesse de l’environnement exceptionnel de la réserve et l’intérêt économique et sociale que représente sa conservation pour ces villages.

Octobre 2020

Sensibilisation à la conservation

La fin de l’année approche et la pluie s’annonce ; un moment idéal pour sensibiliser les usagers de la réserve à sa conservation et à son utilité pour l’approvisionnement de ressources indispensables à leur bien –être.

Ce mois-ci, plusieurs activités ont été proposées aux 4 communautés bordant la Concession : découverte des alternatives économiques à la conservation, débat autour de la préservation des ressources forestières, animation environnementale à destination des enfants et visites de parcelles pour les agriculteurs visant à valoriser les ressources disponibles. Un programme varié qui a touché environ 70 adultes et 50 enfants et qui a notamment permis la plantation de quatre cents trente arbres en voie d’extinction, dans les écoles ou les parcelles de producteurs intéressés : quinilla colorada (Manilkara bidentata) cedro (Cedrela odorata) cumala colorada (Virola sebifera).

Steffanny (ingénieur forestier) a passé un mois en leur compagnie et retournera l’an prochain pour poursuivre le travail dans une optique de durabilité.

Septembre 2020

Signaler pour mieux informer

L’équipe de gardes parcs a récemment rénové la signalétique à chaque entrée de la concession, un travail conséquent visant à faciliter la surveillance de la zone et informer correctement les  infracteurs.

Armée de peinture et machette, l’équipe locale s’est attelée à la rénovation annuelle des points d’entrées ainsi que des limites de la concession. Un travail répétitif et fastidieux qui se déroule sur plusieurs jours et qui nécessite chaque soir le déploiement de campement sauvage en pleine forêt tropicale afin d’y passer la nuit.

Cette opération indispensable à la surveillance du site est rendue obligatoire par les accords passés avec le gouvernement péruvien et constitue un outil indispensable dans cette zone de plus en plus fréquentée à l’approche de la saison du braconnage.

Dans les années à venir, nous espérons renforcer progressivement les infrastructures pour dissuader toujours plus efficacement les potentiels infracteurs.

Août 2020

A la rescousse des tortues Taricaya !

Pour les tortues Taricaya (Podocnemis unifilis) le mois d’août correspond à la période de ponte. Un moment très attendues par les communautés qui procèdent à leur collecte pour l’autoconsommation ou la vente…parfois de manière excessive. Depuis plusieurs années on observe une baisse des populations, un message suffisamment clair pour les gardes parcs de la concession qui ont déployé cette année 3 plages artificielles afin d’accueillir une dizaine de nid. Nous attendons avec impatience l’éclosion de ces quelques 400 petites protégées afin de les relâcher exactement dans leur site de ponte d’origine. Afin de compléter cette initiative, les gardes parcs participent à la sensibilisation des riverains et des écoles afin de favoriser le changement durable des pratiques.

Anecdote de terrain

Il était environ 5 heures de l’après-midi, Ivan était assis sur la colline, à quelques mètres de la guérite (Yanayacu) regardant la rivière et il a vu passer quelqu’un dans un bateau qui allait sans doute à Juancito. Ils se saluent et soudain il voit que la personne arrête son moteur et prépare son arme, le ranger lui demande, « qu’est-ce que tu fais? ». La personne lui dit qu’il y a un tigre à environ 30 mètres d’Ivan, on suppose que le tigre allait boire de l’eau mais Ivan ne pouvait pas le voir, il est rentré dans la forêt avant d’être abattu. Le batelier a été surpris de voir qu’Ivan ne courrait pas se cacher et dit, « tu n’as pas peur, tu ne le tues pas ? », A quoi le ranger répond « nous protégeons les tigres ici »  » Extracto del diario de Lotty Morey

Juillet 2020

L’union fait la force : la CCYM rejoint les rangs de l’association AMPA

Ce mois-ci, le projet a rejoint un réseau de Concession de Conservation nationale. L’association AMPA qui fédère de très nombreuses initiatives privées de conservation au Pérou a facilité l’intégration de la CC Yanayacu Maquia auprès du réseau actif dans la région de San Martin. Un excellent moyen d’apprendre ensemble et d’échanger sur leurs initiatives respectives.

Fraichement ouvert, le partenariat a déjà porté ses fruits et Lotty à déjà pu assister à sa première formation collective aux outils numériques de surveillance satellite. C’est AMPA qui a encadré cette formation et permet ainsi à l’ensemble du réseau d’utiliser la plateforme du Global Forest Watch, un outil très performant qui surveille et prévient en temps réel en cas d’éventuelles activités de dégradations de la forêt.

A l’avenir, nous espérons pouvoir également développer conjointement des alternatives économiques durables en lien avec les ressources non ligneuses de la concession. Une étape qui s’annonce clé pour la pérennité du projet.

Plus d’informations sur AMPA et l’évènement qui a eu lieu ici (en espagnol exclusivement) > http://ampaperu.info/tecnologias-frente-a-la-deforestacion-en-tiempos-de-pandemia-capacitacion-virtual-con-la-red-de-conservacion-de-san-martin/

Juin 2020

Trois pépinières pour la protection d’arbres menacés

Ce mois-ci toute l’équipe de la Concession s’est mobilisée pour la récupération de graines d’arbres en voie d’extinction. En effet, en 2020 un grand programme transversal est mené au Pérou grâce à l’appui du Fond Franklinia pour la protection et la restauration de 5 espèces menacées sur l’ensemble de nos projets sur le territoire national.

Dans la concession, la cumula (Virola surinamensis), l’acajou amer (Cedrela odorata) et l’acajou (Swietenia macrophylla) feront l’objet d’une attention particulière. Trois pépinières ont actuellement vues le jour pour accompagner la croissance des plantules qui viendront reforester des lieux stratégiques au sein des communautés. Une action visant non seulement la restauration de ces espèces dans des zones dégradées mais aussi la sensibilisation des 4 communautés vivant aux abords de la réserve.

L’enthousiasme des équipes pour ce programme a déjà permis son extension et a rapidement intégré de nouvelles espèces également menacées comme le « shihuahuaco » (Dipteryx micrantha et la « quinilla » (Manilkara bidentata).. Deux espèces aux valeurs culturelles particulièrement fortes pour les communautés.

Les plantations se réaliseront à la fin de l’année au moment de la saison des pluies, les photos des pépinières ne nous sont pas encore parvenues du terrain mais nous vous les partagerons dès leur réception.